Lors de nos Install Party avec notre association, il arrive souvent - et c’est légitime - que quelqu’un souhaite qu’on lui installe une distribution Linux sur un très vieil ordinateur (parfois plus de 10 ans). S’il existe de nombreuses distributions dédiées aux vieux PC, je me demandais en toute objectivité si Debian peut faire tourner une interface graphique de manière agréable sur une configuration d’un autre age.
Ni une ni deux, faisons le test, j’ai justement sous la main un excellent candidat.
Bien que dans un format relativement petit (bien qu’un peu épais), je suis épaté de voir qu’il intègre un graveur de DVD. Je possède l’ordinateur avec sa station d’accueil. L’ordinateur intègre également un port modem et réseau.
Pour l’installation, l’ordinateur ne permet évidemment pas de démarrer directement sur une clé USB. Ne souhaitant plus graver de CD en 2018, je constate que l’ordinateur est capable de démarrer en PXE. Je branche le cable, je me lance sans soucis dans une installation Netinstall de Stretch en i386 (processeur oblige).
Le début est classique et bien que le Touchpad est détecté comme un écran tactile, l’installation de Debian se fait au clavier sans soucis. N’ayant pas utilisé la version contenant les firmwares propriétaires, Debian m’informe que la carte Wifi ne sera pas prise en charge, sauf si branche un clé USB contenant les fichiers. J’ignore cette étape et activerais les dépôts non-free plus tard. Pour le partitionnement, je laisse faire Debian en mode automatique qui me propose un partionnement que je trouve pertinant.
Viens l’étape de choix du bureau. Etant adepte de Gnome mais persuadé que celui-ci ne tournera pas de façon efficace sur cet ordinateur, je fais le choix de MATE. Pour rappel voici les environnements que Debian propose.
Le téléchargement est relativement rapide ayant un cache APT (environ 1000 paquets), par contre, il va falloir s’armer de patience pour la suite. Le disque dur n’étant pas un foudre de guerre, la décompression et l’installation prend un bon moment (environ 30 minutes juste pour cette phase).
Au redémarrage, le Touchpad est désormais bien détecté. J’installe la carte Wifi et je redémarre la machine avec un chronomètre.
Bref, pas très rapide tout ça, mais acceptable pour ce type de machine. On passe maintenant aux ressources utilisées :
Le combo Intel donne raison à ce matériel qui est très bien supporté.
Périphérique | Fonctionnel | Natif |
---|---|---|
Wifi Intel 2200bg | oui | oui (non-free) |
Carte Graphique Intel 885GM | oui | oui |
Carte son Intel 82801DB | oui | oui |
Bouton volume | non | - |
Bouton muet | oui | oui (matériel) |
Bouton Wifi | oui | oui (matériel) |
Bouton luminosité | oui | oui |
Toughpad Alps | oui (pas de scrolling) | oui |
Réseau filaire Intel | oui | oui |
Ce fork de Gnome 2.xx fonctionne toujours à merveille. L’ordinateur est réactif lorsqu’on parcours les dossiers du disque dur ou bien qu’on joue avec les paramètres. L’esthétique du bureau a certe vieilli, mais reste fonctionnel et simple. Il s’adapte relativement bien à la résolution de 1280x768 qu’offre l’écran, bien qu’un peu de place soit perdu à cause des deux panneaux, chose qui peut être corrigée en les agençant manuellement.
Tout se gâte cependant à l’ouverture du navigateur Internet. 2018 oblique, Stretch est fourni avec un Firefox relativement récent qui n’est clairement pas adapté pour un processeur Centrino. La navigation n’est pas fluide, les temps de chargement des pages internet est long et la lecture d’une vidéo fait inévitablement monter le processeur à son maximum.
L’utilisation du traitement de texte LibreOffice est un peu mieux, malgré un temps de démarrage un peu long, l’éditeur semble fonctionner convenablement même si on se doute qu’il faut éviter d’ouvrir des documents trop lourd. Il en va de même pour Gimp qui fonctionne de manière relativement fluide.
Il est clair que cet ordinateur n’est plus adapté au surf sur Internet, même les smartphones étant largement plus puissant. Les sites internet ne sont simplement plus optimisés lorsqu’on ne possède qu’un seul coeur dans son processeur. Je ne pense pas que l’utilisation de l’une ou l’autre distribution Linux ne changera quoi que ce soit. Pour le reste, il est agréable d’avoir des environnements de bureau qui pensent toujours à des anciennes machines, qui plus est, est disponible dans une version récente de Debian.