Quel que soit le type de serveur que vous souhaitez installer, Debian s’adaptera parfaitement à la situation. Néanmoins, ce guide vous aidera à faire les bons choix lors de l’installation. Voici quelques exemples qui sont tout indiqués :
Je proposais dans mon tuto concernant le poste travail d’utiliser la version non-free. Toutefois, ce choix est beaucoup moins justifié pour un serveur. Aussi je vous propose cette fois ci de prendre la version NetInstall proposée en standard sur le site :
http://cdimage.debian.org/debian-cd/current/multi-arch/iso-cd/
Attention, il s’agit ici d’une installation netinstall, c’est à dire qu’ISO ne contient que les paquets de base pour l’installation, le reste étant téléchargé sur internet si nécessaire.
Je ne vais pas détailler comment graver l’ISO sur un CD (oui ça passe encore sur un CD) car cette opération reste très simple sur la plupart des systèmes d’exploitations. Pour la création du media USB, il suffit de copier l’image en brut sur une clé à l’aide des commandes suivantes :
# Identification de la clef USB
fdisk -l
# Démontage de la clé
umount /dev/sdxx
# Copie de l'ISO hybride sur la clé.
cp debian-x.x.x-amd64-i386-netinst.iso /dev/sdx
Remplacez bien sur sdx par la valeur de votre clé USB. Attention, tout le contenu en sera effacé. A la fin, avant de déconnecter la clé, tapez la commande sync
et attendez le retour au prompt. Cela permet de vérifier que toutes les informations sont bien écrites jusqu’au bout.
Votre media d’installation est donc prêt, il est donc temps de démarrer votre ordinateur. En principe, l’installation devrait démarrer automatiquement en vous affichant un menu de démarrage pour Debian. Il va déjà falloir faire un premier choix. Nous allons choisir l’installation en mode normal qui est adapté pour la plupard des situations.
Choississez donc 64 bit install. Pour plus de commodité, vous pouvez également prendre 64 bit graphical install. Par contre, je ne recommande pas l’installation de serveur en 32bit surtout si vous souhaitez faire de la virtualisation.
La première étape vous permet de choisir votre langue préféré. Disons que le Français est un bon choix. Idem pour votre situation géographique et pour le clavier, à moins que vous soyez en Suisse ou autre pays Francophone.
Astuce : tapez le début du pays de votre choix, par exemple tapez juste fr sur votre clavier et le Français se sélectionnera directement. Tapez sur la touche Entrée pour valider les choix plus rapidement.
Il vous sera demandé ensuite plusieurs informations :
Note : à cette étape, la configuration du réseau se fait automatiquement lorsque vous êtes connecté en filaire. Il n’est pas très recommandé d’avoir un serveur en DHCP, nous allons corriger ce point la plus tard.
Le système vous demande maintenant de choisir un mot de passe pour le compte root. Choississez un mot de passe relativement compliqué.
Suivant la criticité de votre serveur, vous pouvez avoir un ou plusieurs disques à disposition. Cette étape n’est pas la plus simple en fonction de ce que vous avez, mais dans tous les cas, préférez l’utilisation de LVM et laissez de la place sur votre disque pour faire des snapshot.
Si vous n’avez qu’un seul disque dur dans votre serveur, le partionnement sera relativement simple.
L’assistant vous affiche ensuite la liste des partition LVM et physiques créées automatiquement. Le seul soucis, c’est qu’avec ce schéma, il ne restera aucune place libre. Nous allons donc réduire la taille de la partition /home.
Cette taille est tout a fait relative à la taille de votre disque. Cet espace servira à stocker vos snapshot LVM pendant les sauvegardes. Si vous prévoyez beaucoup d’écriture disque pendant vos sauvegardes (n’incluant pas la sauvegarde elle-même), n’hésitez pas à laisser plus d’espace libre.
Attention, l’utilisation de btrfs est contre indiqué dans le cadre de la virtualisation. La fonction copy-on-write dégrade en effet largement les performances dans le cadre de machines virtuelles.
Si vous possédez plusieurs disques, plusieurs choix sont possibles. Si vous avez deux disques dur de la même taille, vous pouvez configurer un RAID logiciel, sinon configurez simplement un gros volume LVM. Ne ne vais pas décrire tous les scénarios possibles, mais si vous êtes bloqués sur cette étapes, n’hésitez pas à venir demander conseil sur notre forum.
L’installation du système de base devrait se passer sans encombre et à la fin, il vous sera demander de configurer l’outil de gestion des paquets. Si vous ne le savez pas, lorsque vous souhaitez installer un logiciel sous Debian, il est possible de passer par des dépôts de logiciels. Ici Debian veut configurer les dépôts officiels de Debian et vous demande dans quel pays vous souhaitez choisir un mirroir de ce dépôt. Laissez la France.
La liste suivante vous montre la liste des dépôts français, prenez en un au hazard.
Saisissez un serveur proxy si vous en avez un ou continuez si vous en avez pas.
A la question Souhaitez-vous partitiper à l’étude statistique sur l’utilisation des paquets ? vous pouvez laisser non.
Voici le détail des paquets a cocher selon nos recommandations :
Le système télécharge ensuite automatiquement les paquets sélectionnés. Notez que cela peut prendre un certain temps suivant la vitesse de votre connexion Internet.
Bravo, votre système est installé.
Comme expliqué précédemment, notre serveur est pour le moment configuré avec une adresse IP dynamique. Nous allons lui donner une adresse statique.
Modifiez le fichier de configuration réseau.
nano /etc/network/interfaces
Commentez les lignes suivantes en ajoutant des # comme ci-dessous.
#allow-hotplug eth0
#iface eth0 inet dhcp
Ajouter les lignes suivantes.
auto eth0
iface eth0 inet static
address 192.168.x.x
netmask 255.255.255.0
gateway 192.168.x.1
Adaptez bien entendu la configuration en cohérence avec celle de votre réseau. Choisissez de préférence une adresse en dehors de la plage de votre serveur DHCP. Appliquez la configuration avec la commande suivante.
service networking restart
Vérifiez que votre connexion internet fonctionne avec la commande suivante
ping iabsis.com
Maintenant que votre serveur est correctement installé sur votre réseau, vous allez pouvoir désormais utiliser la connexion SSH de votre serveur. Si vous n’avez pas cocher le service SSH pendant l’installation, vous pouvez toujours l’installer manuellement en tapant la commande suivante.
apt install ssh
Depuis un autre PC de votre réseau, vous pouvez utiliser un client SSH (Putty ou la commande ssh par exemple). Si vous vous connectez depuis un autre ordinateur sous linux, ouvrez le terminal et tapez la commande suivante.
ssh login@ip_de_votre_serveur
Remplacez login par l’identifiant du compte créé pendant l’installation. N’utilisez PAS le compte root car ce dernier n’est pas autorisé à se connecter à SSH pour des raisons de sécurité. Remplacez ip_de_votre_serveur par l’adresse IP choisie pendant la configuration du chapitre précédent.
Si vous êtes arrivé jusqu’ici, bravo, vous avez installé votre serveur avec succès. Il va falloir maintenant comprendre et configurer les différents services disponibles en fonction de vos projets. Les possibilités sont énormes.